SessionsComprendre les dynamiques des réseaux géohistoriques : modélisations de leurs dimensions spatiale et temporelleResponsable : Julie Gravier, Claire Lagesse
Théoriser et modéliser pour aménager (UMR 6049) Centre National de la Recherche Scientifique, Université Marie et Louis Pasteur, Université Bourgogne Europe
Analyse de réseaux ; géohistoire ; formalisation spatio ; temporelle
Nous considérons ici les réseaux géohistoriques en tant qu'objet de recherche interdisciplinaire alliant la géographie, les sciences historiques et l'informatique. Ces réseaux peuvent être considérés selon une dimension strictement physique de l'espace géographique ou plus abstraite. Dans le premier cas, ils renvoient à des réseaux de transports, d'alimentation, de communication, dont on considère l'évolution spatiale au cours du temps (implantation, flux, etc.). Dans le second cas, ils renvoient à une manière de modéliser les relations entre entités ayant une composante spatiale et temporelle, en l'occurrence sous forme de graphe. Les réseaux géohistoriques permettent de prendre la mesure de dynamiques spatiales complexes, telles que des échanges commerciaux, des circulations culturelles ou des influences politiques. Leur formalisation vise à mieux comprendre les relations spatiales et temporelles entre des entités, que ce soit des acteurs, des lieux, des évènements, etc. Ils peuvent être (re)construits à partir de sources historiques variées, et méritent d'être analysés avec des méthodes croisées entre sciences sociales et sciences des données. La modélisation de leurs dimensions spatiale et temporelle permet à la fois l'identification de motifs structurels à l'échelle macro du réseau, et de motifs plus particuliers au niveau de ses entités, favorisant dès lors la compréhension fine de processus historiques. Leur visualisation contribue en outre à rendre ces processus plus accessibles. Un certain nombre de questions méthodologiques et théoriques nécessitent d'être posées dès que l'on étudie des réseaux géohistoriques, et qui seront au centre des communications de la session : • Quels types d'entités et de relations modéliser dans le temps et dans l'espace ? • Comment intégrer les dimensions spatiale et temporelle dans l'analyse des réseaux ? • Quelle est la portée explicative des réseaux dans les processus historiques ? Des études de cas devront venir nourrir la présentation de réflexions théoriques et quantitatives. Géographie des populationsResponsable : Yoann Doignon
Identité et Différenciation de l'Espace, de l'Environnement et des Sociétés (IDEES) Université de Caen Normandie, Université Le Havre Normandie, Université de Rouen Normandie, Centre National de la Recherche Scientifique, Institut de Recherche Interdisciplinaire Homme et Société
Géographie des populations ; structure ; fécondité ; mortalité ; migrations ; analyse quantitative
La géographie des populations est un champ ancien de notre discipline, très utilisateur de l'analyse quantitative. Cela s'explique notamment par sa proximité avec la démographie, science empirique très quantitative, mais aussi par les sources de données traditionnelles généralement exploitées (recensement, état civil, grandes enquêtes...). Les populations se renouvellent, les dynamiques démographiques se transforment, les comportements des populations évoluent, engendrant ainsi l'apparition de nouveaux phénomènes de populations ou la mutation de ceux que l'on connaissait jusqu'à présent. Les structures spatiales très connues en géographie, comme le croissant fertile ou la diagonale des faibles densités en France, ont connu bien des changements et ne ressemblent plus vraiment à la description originale. Pourtant, malgré l'émergence de nouvelles méthodes et de bases de données, de l'amélioration sensible de l'accès à ces données, on constate un certain manque d'analyses géographiques des populations. Cette session vise les recherches qui analysent la dimension spatiale des populations, avec un champ volontairement large pour les communications à la fois en termes de thématiques et d'approches méthodologiques : 1/ Les thématiques possibles sont bien évidemment les grands classiques de la géographie des populations, à savoir le peuplement, la fécondité, la mortalité, les migrations (internes et internationales), la dynamique démographique (croissance, décroissance, composante de la dynamique), les structures de la population, le sex-ratio, le vieillissement démographique... Les thématiques moins au cœur des phénomènes proprement démographiques sont également les bienvenues, comme les familles ou les ménages, les thématiques de santé autre que la mortalité, les structures sociales de la population (diplôme, PCS, etc.), le logement, etc. 2/ Il n'y a aucune restriction sur l'aire d'étude : les communications peuvent porter sur n'importe quelle partie du monde. Toutes les échelles sont visées, avec des analyses à une échelle nationale ou internationale, mais aussi à une échelle locale. Les communications peuvent porter sur des catégories géographiques spécifiques (rural, urbain, périurbain, petites villes, bourgs ruraux, etc.) ou des populations en particulier (étudiants, personnes âgées, enfants...). 3/ Toutes les approches sont possibles du moment que la dimension spatiale est au cœur de l'analyse : structures spatiales, dynamiques spatiales, approches spatio-temporelles, effet du contexte territorial sur les comportements ou trajectoires individuelles ... 4/ Les communications peuvent aussi être méthodologiques, en portant sur des méthodes innovantes appliquées à l'étude des populations, la présentation d'une source de données particulière, ou le traitement d'une base de données (notamment quand celle-ci présente de nombreuses difficultés de manipulation). Inégalités territoriales : qualification, production et dynamiquesResponsables : Guillaume Chevillard & Véronique Lucas-Gabrielli
Institut de Recherche et Documentation en Economie de la Santé (IRDES)
Inégalités territoriales ; indicateurs ; production des inégalités ; dynamiques territoriales
Contexte Les inégalités territoriales peuvent être entendues comme « des écarts (socioéconomiques) entre des unités géographiques multiples » (Talandier 2023). Les écarts sont aussi d'autre nature, démographiques, environnementales et culturelles, que ce soit entre régions, villes, quartiers ou zones rurales. Ces inégalités sont notamment influencées par des facteurs économiques, géographiques et des politiques publiques d'aménagement du territoire (Eloi, 2013). De nombreuses recherches analysent ces inégalités par des approches le plus souvent thématiques : l'enseignement (Delage et al., 2323), l'accès aux services, l'accès aux soins (Bonal et al., 2024), l'état de santé (Rican) la richesse (Bourdin, 2013). Plus rares sont les approches synthétiques s'intéressant aux inégalités territoriales sur plusieurs dimensions notamment sous forme de classification des territoires (Talandier, 2023). Si les inégalités sont de plus en plus documentées, des enjeux demeurent sur la compréhension de la production de celles-ci, la qualification de leurs dynamiques (leur persistance ou résorption dans le temps), tout comme de l'impact de politiques publiques visant à les résorber. Cette session thématique ambitionne de répondre en partie à ces différents enjeux sur des champs d'analyse plus ou moins larges. Contributions attendues Les contributions attendues peuvent mobiliser différentes approches. D'une part, des approches descriptives innovantes documentant les inégalités territoriales (tant en termes d'indicateurs (d'accessibilité, de concentration...) que de méthodes de type multivariée ou autres et considérant des approches individuelles ou écologiques. D'autre part, des approches explicatives documentant la production des inégalités territoriales (facteurs explicatifs) et les mécanismes à l'œuvre dans leur changement (les politiques publiques par exemple) sont également bienvenues. Références Bonal M., Padilla C., Chevillard G. et Lucas-Gabrielli V. 2024. « A French classification to describe medical deserts: a multi-professional approach based on the first contact with the healthcare system ». International Journal of Health Geographics 23 (1): 5. Bourdin S. 2013. « Pour une approche géographique de la convergence ». L'Espace geographique Tome 42 (3): 270‑85. Delage A., Giband D., Mary K. et Nafaa N.. 2023. « Chapitre 5. L'école en ses territoires ». Cursus, décembre, 155‑91. Laurent E. 2013. « Vers l'égalité des territoires - Dynamiques, mesures, politiques ». Rapport public. La documentation française. Talandier M, Tallec J (dir.). 2023. « Les inégalités territoriales. Géographie et démographie – Géographie des inégalités », ISTE Éditions Ltd. Talandier M.,2023. Acadie Coopérative. Etude sur la diversité des ruralités “ Typologies et trajectoires des territoires ”. 2023, 86 p. Rican S., Vaillant Z., Bochaton A. et Salem G. 2014. « Inégalités géographiques de santé en France ». Les Tribunes de la santé 43 (2): 39‑45. Lois d'échelle en géographie urbaineResponsable : Cécile Tannier
Théoriser et modéliser pour aménager (UMR 6049) Centre National de la Recherche Scientifique, Université Marie et Louis Pasteur, Université Bourgogne Europe
Bien que les villes à travers le monde et à travers l’histoire varient énormément, tant par leur taille et leur forme que par leur fonctionnement économique, social et politique, on observe certaines régularités quantifiables. La première est l’invariance d’échelle approximative de la distribution rang-taille des villes mais d’autres relations scalantes apparaissent également entre différentes variables socio-économiques et la taille des villes. Ces deux types de régularités ne sont pas universelles. Pour ce qui est des distributions rang-taille, la validité de la loi de Zipf d’exposant égal à 1 a été largement critiquée (Pumain 2004 ; Cottineau 2017). Pour ce qui est des lois d’échelle, les valeurs d’exposants scalants varient notablement dans l’espace et le temps (Pumain et al. 2006 ; Depersin & Barthelemy 2018 ; Bettencourt et al. 2020 ; Lei et al. 2022) et selon la définition des villes adoptée (Arcaute et al. 2015 ; Cottineau et al. 2017).
Les présentations attendues dans cette session des Rencontres de Théo Quant porteront sur les recherches actuelles visant à identifier différentes lois d’échelle urbaines et/ou à modéliser les processus qui en sont à l’origine (Vacchiani-Marcuzzo & Pumain sous presse). Les discussions s’ouvriront aux apports des lois d’échelle urbaines au regard des connaissances antérieurement acquises, depuis plusieurs décennies, sur la fractalité, les hiérarchies et les centralités urbaines (Tannier 2024 ; Fen-Chong & Tannier 2025), ainsi que les gradients centre-périphérie (Lemoy & Caruso 2021). Références Arcaute, E., Hatna, E., Ferguson, P., Youn, H., Johansson, A., Batty, M. (2015). Constructing cities, deconstructing scaling laws. Journal of the Royal Society Interface, 12(102), 20140745. Bettencourt, L.M.A., Yang, V.C., Lobo, J., Kempes, C.P., Rybski, D., Hamilton, M.J. (2020). The interpretation of urban scaling analysis in time. Journal of the Royal Society Interface, 17, 20190846. Cottineau, C. (2017). MetaZipf. A dynamic meta-analysis of city size distributions. PloS one, 12(8), e0183919. Cottineau, C., Hatna, E., Arcaute, E., & Batty, M. (2017). Diverse cities or the systematic paradox of urban scaling laws. Computers, Environment and Urban Systems, 63, 80-94. Depersin, J., Barthelemy, M. (2018). From global scaling to the dynamics of individual cities. Proceedings of the National Academy of Sciences USA, 115(10), 2317–2322. Fen-Chong, J., Tannier, C. (eds) (2025), Centralities and hierarchies of networks and territories, ISTE-Wiley, London (UK). Lei, W., Jiao, L., Xu, G., Zhou, Z. (2022). Urban scaling in rapidly urbanising China. Urban Studies, 59(9), 1889–1908. Lemoy, R., Caruso, G. (2021). Radial analysis and scaling of urban land use. Scientific reports, 11(1), 1-8. Pumain, D. (2004). Scaling laws and urban systems. Santa Fe Institute, Working Papers, 04-02. Pumain, D., Paulus, F., Vacchiani-Marcuzzo, C., Lobo, J. (2006). An evolutionary theory for interpreting urban scaling laws. Cybergeo: European Journal of Geography, 343 [Online]. Tannier, C. (dir.) (2024). La géométrie fractale en géographie humaine et en aménagement, Encyclopédie Sciences, ISTE Editions, Londres. Vacchiani-Marcuzzo, C., Pumain, D. (dir.) (sous presse). Des lois d’échelle et des villes, Encyclopédie Sciences, ISTE Editions, Londres. Quelle place pour une géographie théorique et quantitative critique ?Responsable : Pierre Le Brun
UMR 7300 ESPACE Université d'Avignon
Géographie théorique et quantitative ; géographie critique ; analyse spatiale
La géographie critique – et à plus forte raison la géographie dite radicale dont elle est s'inspire – est généralement considérée comme un champ distinct, voire rival, de la géographie théorique et quantitative. En France, le regain d'intérêt, depuis les années 2000, pour les approches critiques en géographie (Gintrac 2020), ne s'est pas accompagné de l'émergence d'une géographie théorique et quantitative critique. Ce cloisonnement semble dommageable à deux titres au moins. Il renforce l'image de la géographie théorique et quantitative comme champ de recherche essentiellement technicien et normatif dans une période où de moins en moins de jeunes chercheur.ses s'en revendiquent (Josselin et Boulay 2024). Il prive ensuite la géographie critique d'approches méthodologiques particulièrement riches pour éclairer les structures socio-spatiales et les rapports de domination qu'elles cristallisent. En effet, si les deux champs se sont historiquement construits en opposition, ils semblent en réalité complémentaires (Barnes 2009). La géographie théorique et quantitative propose des méthodes particulièrement adaptées à l'objectivation des rapports sociaux de domination étudiés par la géographie critique. L'utilisation des outils quantitatifs par les géographes critiques se limite souvent à la cartographie statistique et à l'analyse factorielle. Pourtant, les méthodes plus avancées de l'analyse spatiale sont susceptibles d'aider à mettre en lumière des mécanismes complexes jusque-là restés à l'état d'intuition ou d'hypothèse sur de nombreuses sujets : revenus, santé, environnement, travail, etc. Plus globalement, les deux approches suivent des projets scientifiques très proches : celui de l'identification des mécanismes de différenciation ou d'homogénéisation des systèmes socio-géographiques (Haila 1990 ; Pumain 2003). L'objectif de cette session est de poser les premiers jalons en vue d'une géographie théorique et quantitative à visée critique. L'enjeu est de questionner l'opposition implicite souvent établie entre, d'une part, une géographie théorique et quantitative à visée normative et technicienne, et, d'autre part, une géographie critique fondée sur des approches qualitatives et réflexives. Deux types de contributions sont particulièrement encouragés : - Des travaux relevant de l'histoire de la pensée géographique, portant sur les relations entre géographie critique et géographie théorique et quantitative. - Des recherches mobilisant les outils et méthodes de la géographie théorique et quantitative (dans un protocole possiblement mixte) au service de problématiques issues de la géographie critique Références : Barnes, T.J., 2009. “Not Only ... But Also”: Quantitative and Critical Geography. The Professional Geographer 61, 292–300. Gintrac, C., 2020. Le foisonnement récent de la géographie critique en France. Histoire de la recherche contemporaine. La revue du Comité pour l'histoire du CNRS 35–44. Haila, A., 1990. The Theory of Land Rent at the Crossroads. Environ Plan D 8, 275–296. Josselin, D., Boulay, G., 2024. Réflexion autour de la géographie théorique et quantitative, in: Mesurer l'espace et Après ? UMR ESPACE, Avignon, France, p. 5 pages. Pumain, D., 2003. Une approche de la complexité en géographie. Géocarrefour 78, 25–31. Renouveler la compréhension des systèmes agricoles au regard de la géographie théorique et quantitativeResponsables : Thibaut Preux & Hélène Royer
Laboratoire Rural URbain Acteurs LIens Territoires Environnement Sociétés Université de Poitiers
Systèmes agricoles ; géographie rurale ; espaces ruraux ; Systèmes d'Information Géographique ; transformations agricoles
Une décennie après le déploiement de la géographie théorique et quantitative, Rey & Robic (1983) faisaient un premier état des lieux de ses apports à la géographie rurale. Malgré le peu de chercheurs formés aux approches quantitatives et le relatif désintérêt pour l'espace rural à cette époque, plusieurs thématiques de recherche ont bénéficié de l'émergence de ce nouveau domaine, par exemple pour l'analyse de diversité socio-économique des exploitations, des transformations de l'espace rural, ou encore des disparités face à l'équipement. L'essor d'un puissant appareil statistique agricole a quant à lui permis la production de typologies des systèmes agricoles ou des formes d'utilisation des sols (Laurent et Thinon, 2005). Aujourd'hui, les transformations agricoles suscitent un renouvellement profond des questionnements scientifiques en géographie. Marquées par la recomposition des systèmes de production, la diversification des formes d'exploitation, l'intensification des pressions environnementales et les évolutions des politiques publiques, ces dynamiques posent de nouveaux défis aux chercheurs mobilisant des méthodes quantitatives. Alors que les géographes quantitativistes ont largement fait progresser leurs méthodes et leurs outils d'analyse, l'amélioration de l'accessibilité aux bases de données classiquement utilisées en géographie rurale (recensement agricole, par exemple) et la diffusion de nouvelles sources de données, par exemple dans le champ foncier (registre parcellaire graphique, parcelles des personnes morales MAJIC, etc...) ou de la santé (bases MSA, Banque Nationale des Ventes de produits phytopharmaceutiques par les Distributeurs agréés (BNV-D)) offrent l'opportunité de renouveler l'étude des dimensions spatiales de l'activité agricole. Cette session vise à rassembler les travaux de géographes s'attachant à mesurer, modéliser et cartographier ces transformations agricoles, en s'appuyant sur des démarches quantitatives. Les contributions proposées pourront porter (de manière non exclusive) sur l'analyse des dynamiques d'usage des sols agricoles ; l'étude des restructurations foncières, des mobilités agricoles et des mutations des exploitations ; l'étude des inégalités territoriales d'accès aux ressources agricoles, en lien avec les politiques publiques ; l'évaluation des trajectoires agricoles dans une perspective de durabilité, à travers des indicateurs environnementaux, économiques et sociaux. Rey, V., Robic, M.-C., 1983. La géographie rurale « quantitative et théorique » : bilan d'une décennie. Annales de Géographie, INFORMATIQUE ET GÉOGRAPHIE 92e Année, 305–330. Laurent, C., Thinon, P., 2005, Agricultures et territoires. Paris.Lavoisier, Traité IGAT - Information Géographique et Aménagement du Territoire), 302p. Structures paysagères et dynamiques de la biodiversitéResponsables : Céline Clauzel*, Xavier Girardet** & Paul Savary**
* Laboratoire Dynamiques Sociales et Recomposition des Espaces Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Centre National de la Recherche Scientifique ** Théoriser et modéliser pour aménager (UMR 6049) Centre National de la Recherche Scientifique, Université Marie et Louis Pasteur, Université Bourgogne Europe
Biodiversité ; écologie du paysage ; connectivité ; modélisation ; naturalité
Les questions de biodiversité mobilisent aujourd'hui de nombreux travaux scientifiques et dispositifs d'action publique. Elles renvoient à des enjeux multiples : fragmentation des habitats, mobilité des espèces, préservation des milieux naturels, mais aussi planification écologique, désartificialisation voire renaturation des sols, ou encore mise en œuvre des trames vertes et bleues. Ces enjeux renvoient à des interactions complexes entre la configuration des paysages, les dynamiques écologiques et les usages humains, qui nécessitent des approches articulant échelles, processus biophysiques et logiques territoriales. Cette session vise à réunir des contributions qui utilisent les méthodes et les outils de la géographie, notamment les approches théoriques et quantitatives, pour mieux saisir les interactions entre structures paysagères et dynamiques de la biodiversité. Les communications attendues pourront s'appuyer sur des méthodes (modélisation spatiale, télédétection, systèmes d'information géographique, cartographie d'indicateurs, analyse statistique, etc.) et des données (traces GPS, relevés de terrain, données d'occupation du sol, indices de présence, données génétiques, etc.) variées et couvrir différents types d'objets d'étude (réseaux écologiques, infrastructures de transport, changements d'usage des sols, politiques de conservation, etc.). Nous encourageons les contributions qui, tout en s'inscrivant dans une démarche géographique, entretiennent un dialogue avec les disciplines voisines telles que l'écologie, l'aménagement ou la sociologie, afin de mieux comprendre les conditions favorables au maintien ou à la restauration de la biodiversité dans les territoires. Les communications pourront notamment explorer les questions suivantes : Quel rôle les approches spatiales et les outils de modélisation peuvent-ils jouer pour cartographier, comparer ou évaluer la naturalité des milieux selon les échelles et les contextes territoriaux ? Comment la naturalité des milieux et les continuités écologiques peuvent-elles être pensées, mises en débat ou négociées avec les acteurs locaux, en lien avec les enjeux d'aménagement et de planification ? Comment décrire et analyser les structures paysagères et leur influence sur la dynamique des populations d'espèces dans des milieux soumis à des pressions multiples (urbanisation, infrastructures, agriculture intensive, changements climatiques) ? Quel apport des données à haute résolution (Lidar HD, données cadastrales, etc.) et des objets dérivés (stratification verticale de la végétation, nature des clôtures, etc.) pour cartographier et évaluer la fonctionnalité écologique des milieux ? Méthodes et données pour analyser les discontinuités spatiales : comprendre les espaces de frontières et/ou d’interfaceResponsables : Frédéric Audard & Antoine Le Doeuff
UMR 6554 LETG – CNRS - Brest Les frontières, qu’elles soient géographiques, politiques, économiques ou culturelles, sont des espaces riches en dynamiques complexes et en interactions multiples. Ces zones de contact et de séparation interrogent nos outils d’analyse et les données mobilisées pour les comprendre. Comment capturer les processus à l’œuvre dans ces espaces de discontinuité ? Quelles méthodes permettent d’étudier les phénomènes de transition et d’interface dans leurs dimensions spatiales et temporelles ? Cette session se propose d’explorer ces questions en réunissant des chercheurs issus de thématiques variées autour des questions de méthodes et des données appliquées aux discontinuités spatiales. Objectifs et axes du colloque Les discontinuités spatiales s’avèrent souvent être des espaces à enjeux fort : soit par leur vulnérabilité forte (littoraux, territoires soumis à des contraintes multiples…), soit par d’éventuels conflits (politique, d’usage…). Elles peuvent correspondre à des frontières politiques formelles, des interfaces économiques (zones franches, corridors commerciaux), ou encore à des limites naturelles ou sociales qui structurent les territoires. Ces espaces soulèvent des enjeux de représentation, de mesure et d’interprétation qui appellent des approches innovantes et pluridisciplinaires. Nous invitons les contributions autour des axes suivants : 1. Méthodes de représentation et de mesure des discontinuités • Approches cartographiques : représentation graphique des phénomènes de frontières. • Métriques et indices pour quantifier les transitions spatiales et les gradients. • Modélisation statistique et géostatistique des phénomènes de rupture. • Approches innovantes des voisinages dans l’analyse spatiale. 2. Données et outils pour étudier les frontières • Bases de données géoréférencées et leur traitement pour analyser les phénomènes frontaliers. • Outils numériques (SIG, outils de simulation) et nouvelles sources de données (images satellites, big data). • Études de cas empiriques illustrant les usages de ces outils pour analyser des espaces d’interface. 3. Dynamiques socio-spatiales dans les espaces d’interface • Réseaux humains et matériels (migrations, mobilités quotidiennes, flux économiques, échanges culturels). • Conflits et coopérations dans les zones de contact. • Transformation des frontières dans un contexte de mondialisation et d’évolution climatique. |